Je sais que je risque de me voir accusé de parler d’autre. Pourtant : la responsabilité de la situation dont Bettel se plaint est à Bettel et ses collègues. Le Conseil joue depuis 15 ans à Monopoly avec une politique étrangère par petits morceaux et à l’unanimité.
Si aujourd’hui l’Allemagne soutient encore Israël contre toute raison et contre le droit international, est que l’Allemagne a toujours empêché au Conseil de voter certaines décisions à la majorité qualifiée. À savoir, elle et la France et tant d’autres ont bloqué le mécanisme vertueux qui permet de rentrer chez soi et dire aux journalistes « j’ai tenté mais j’ai été minorisé ».
Hypocrite, sans doute, mais cela fonctionne parfaitement depuis 80 ans en mille autres domaines.
Pour maintenir ce semblant de pouvoir qui bloque et rien d’autre, la France l’Allemagne et tant d’autres feignent de ne pas savoir que le Traité de l’union prévoit la disposition suivante :
Article 31
1. Les décisions relevant du présent chapitre sont prises par le Conseil européen et par le Conseil statuant à l'unanimité, sauf dans les cas où le présent chapitre en dispose autrement. L'adoption d'actes législatifs est exclue.
2. Par dérogation au paragraphe 1, le Conseil statue à la majorité qualifiée:
- lorsqu'il adopte une décision qui définit une action ou une position de l'Union sur la base d'une décision du Conseil européen portant sur les intérêts et objectifs stratégiques de l'Union, visée à l'article 22, paragraphe 1;
- lorsqu'il adopte une décision qui définit une action ou une position de l'Union sur proposition du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité présentée à la suite d'une demande spécifique que le Conseil européen lui a adressée de sa propre initiative ou à l'initiative du haut représentant;
- lorsqu'il adopte toute décision mettant en œuvre une décision qui définit une action ou une position de l'Union
De toute évidence, la décision de libérer le 6,6 milliards pour l’Ukraine tombe dans une ou plusieurs des exceptions à l’unanimité et peut/doit être prise à la majorité qualifiée. Orban ne bloque en fait rien.
Une position de suspension d’envoi d’armes à Israël et de soutien inconditionnel à la FINUL pourrait être approuvée de la même manière.
Il ne s’agit dans les deux cas que de mettre en œuvre des décisions stratégiques prises et répétées unanimement dizaines des fois.
Pourquoi donc cette inaction ? Pour la protection illusoire d’un podium désormais inexistant.
Scholz pense vraiment qu’il compte pour quelque chose en posture de chef qui ne décide rien? Et Macron, combien de temps encore pourra-t-il se plaindre de l’inaction des autres quand ce sont ses fonctionnaires au COREPER qui sont à l’origine de l’inaction ?
Je ne parle pas de la Presidente de la Commission, car il est inutile de parler de la charette si ce sont les bœuf qui mènent la danse.
Juste…Mais…
Je sais que je risque de me voir accusé de parler d’autre. Pourtant : la responsabilité de la situation dont Bettel se plaint est à Bettel et ses collègues. Le Conseil joue depuis 15 ans à Monopoly avec une politique étrangère par petits morceaux et à l’unanimité.
Si aujourd’hui l’Allemagne soutient encore Israël contre toute raison et contre le droit international, est que l’Allemagne a toujours empêché au Conseil de voter certaines décisions à la majorité qualifiée. À savoir, elle et la France et tant d’autres ont bloqué le mécanisme vertueux qui permet de rentrer chez soi et dire aux journalistes « j’ai tenté mais j’ai été minorisé ».
Hypocrite, sans doute, mais cela fonctionne parfaitement depuis 80 ans en mille autres domaines.
Pour maintenir ce semblant de pouvoir qui bloque et rien d’autre, la France l’Allemagne et tant d’autres feignent de ne pas savoir que le Traité de l’union prévoit la disposition suivante :
Article 31
1. Les décisions relevant du présent chapitre sont prises par le Conseil européen et par le Conseil statuant à l'unanimité, sauf dans les cas où le présent chapitre en dispose autrement. L'adoption d'actes législatifs est exclue.
2. Par dérogation au paragraphe 1, le Conseil statue à la majorité qualifiée:
- lorsqu'il adopte une décision qui définit une action ou une position de l'Union sur la base d'une décision du Conseil européen portant sur les intérêts et objectifs stratégiques de l'Union, visée à l'article 22, paragraphe 1;
- lorsqu'il adopte une décision qui définit une action ou une position de l'Union sur proposition du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité présentée à la suite d'une demande spécifique que le Conseil européen lui a adressée de sa propre initiative ou à l'initiative du haut représentant;
- lorsqu'il adopte toute décision mettant en œuvre une décision qui définit une action ou une position de l'Union
De toute évidence, la décision de libérer le 6,6 milliards pour l’Ukraine tombe dans une ou plusieurs des exceptions à l’unanimité et peut/doit être prise à la majorité qualifiée. Orban ne bloque en fait rien.
Une position de suspension d’envoi d’armes à Israël et de soutien inconditionnel à la FINUL pourrait être approuvée de la même manière.
Il ne s’agit dans les deux cas que de mettre en œuvre des décisions stratégiques prises et répétées unanimement dizaines des fois.
Pourquoi donc cette inaction ? Pour la protection illusoire d’un podium désormais inexistant.
Scholz pense vraiment qu’il compte pour quelque chose en posture de chef qui ne décide rien? Et Macron, combien de temps encore pourra-t-il se plaindre de l’inaction des autres quand ce sont ses fonctionnaires au COREPER qui sont à l’origine de l’inaction ?
Je ne parle pas de la Presidente de la Commission, car il est inutile de parler de la charette si ce sont les bœuf qui mènent la danse.